L'évolution démographique
en Couserans depuis 1800






Il faut attendre le début du XIX° siècle pour disposer, en Couserans, de données fiables sur le peuplement des différentes localités.
C'est, en effet, en l'an XII de la République, soit en 1804, que commence, pour l'ensemble des communes de France, la série statistique fournie par les recensemenrts organisés à intervalles réguliers (5 ans sauf accident jusque vers 1950, 7 ou 8 ans depuis).
Il est donc possible de suivre sur près de deux siècles l'évolution de toutes les communes, mais également, par regroupements de données, des cantons, des zones rurales, urbaines ou de montagne.

Données antérieures à 1982 (année comprise) sur l'ensemble de l'Ariège
Données de 1990 sur l'ensemble de l'Ariège
Données de 1804 à 1990 sur la plupart des localités du Couserans
 
 
Un profil démographique caractéristique d'une région rurale de montagne. 

Le maximum démographique est atteint vers 1850, période qui correspond, en France, au maximum de la population rurale. 
Dans la seconde moitié du XIX° siècle, l'industrialisation du pays va commencer, entraînant urbanisation et exode rural. 
Le Couserans ne profite ni de l'urbanisation, ni de l'industrialisation. Mais il va fournir en abondance la main d'oeuvre ailleurs nécessaire, une main d'oeuvre qui, par suite des difficiles conditions de vie, n'hésite pas à partir loin, jusqu'en Amérique.

 La chute de la population a été très forte dès 1850. C'est la conséquence d'une crise alimentaire, la maladie de la pomme de terre. Une crise qui n'est pas spécifique à la région, mais qui touche tout particulièrement le Couserans, surtout dans ses secteurs de montagne, où les céréales poussent mal et où la pomme de terre, nourriture du pauvre, constituait la base de l'alimentation. La chute démographique est particulièrement forte entre 1880 et 1950. Elle se poursuit de nos jours, à un rythme qui semble moins rapide, mais qui entraîne une inquiétante situation de désertification. De nombreux villages de la zone de montagne n'ont plus que quelques dizaines d'habitants. L'agglomération de Saint-Girons concentre entre le quart et le tiers de la population du Couserans, ce qui représente moins de 10.000 habitants répartis sur plusieurs communes.

La répartition de la population dans les cantons du Couserans (en valeur absolue)

La répartition de la population dans les cantons du Couserans (en valeur relative)
 
 

La répartition de la population dans les cantons du Couserans
(en valeur absolue)

La répartition de la population est intéressante à noter en 1806. Ce sont les cantons de la zone de montagne qui sont les plus peuplés, avec le canton de Saint-Girons. En revanche, les cantons de la zone du Piémont Pyrénéen, des côteaux du Plantaurel (Sainte-Croix et La-Bastide-de-Sérou) sont moitié moins peuplés que les précédents.  L'importance du peuplement des cantons de la zone de montagne se remarque toujours. C'est l'époque du maximum démographique dans le Couserans. Tout l'espace est mis en valeur pour les cultures et l'élevage. La forêt a considérablement régressé et est l'objet d'agressions constantes. C'est l'époque de la  Guerre des Demoiselles.  Des terrasses sont construites sur tous les versants qui bénéficient d'un minimum d'ensoleillement. 
le paysage de la montagne humanisée achève de se mettre en place. 
La répartition de la population a nettement évolué. On retrouve, à l'échelle du Couserans, les tendances de la société actuelle : Même si la population urbaine y est peu importante, elle domine netttement la population des cantons ruraux.. Les deux cantons de Saint-Girons et de Saint-Lizier, où l'on trouve les communes de l'agglomération de Saint-Girons sont nettement plus peuplés que les cantons de la montagne ou des côteaux.. 
Les cantons de la montagne (Massat excepté) conservent leur avance sur les cantons des côteaux. Peut-être, parce que la montagne attire davantage de résidents secondaires qui finissent par se fixer, à l'époque de la retraite.

 
 

La répartition de la population dans les cantons du Couserans
(en valeur relative)



 
 
 
 
 
 

Au début du XIX° siècle, les cantons du Couserans sont peuplés de façon relativement uniforme. Seuls, les cantons des côteaux sont nettement moins peuplés que les autres, ceux de la montagne (Oust, Massat, Castillon) et les deux cantons (St-Girons et St-Lizier) aux caractéristiques physiques plus variées, mais surtout cantons du carrefour des vallées, cantons de l'agglomération.

Dès le début du XIX° siècle, les deux cantons urbains voient leur importance augmenter au détriment des autres, mais, dans un premier temps, l'évolution est très lente. En 1921, les équilibres initiaux ne sont pas encore modifiés.

Il faut attendre 1946 pour voir l'évolution s'accélérer et le déclin de la montagne au profit de l'agglomération s'accentuer. Dès cette date, les deux cantons de St-Girons et St-Lizier approchent les 50 %  de la population (47%). Dès 1975, ces 2 cantons regroupent près des trois cinquièmes de la population couseranaise (59 %), une population couseranaise qui, je le rappelle, vers  1950, ne représente, globalement, que la moitié de ce qu'elle était vers 1800.

On remarque que c'est également à partir de cette date (1975) que le canton de Massat cesse de faire jeu égal avec les deux autres cantons de montagne (Castillon et Oust). Le canton de Massat n'a connu aucun des quelques équipements que l'on rencontre dans les deux autres : mines de Salau, station de ski de Guzet, centrales hydroélectriques du Castillonais.