Des plats et des versants

Les montagnes du Couserans n'ont pas toujours existé. Dans un lointain passé, il y a des dizaines de millions d'années, une mer séparait deux masses continentales : au nord, la masse principale correspondait à la majeure partie de ce qui allait devenir l'Europe ; au sud, une masse (ou plaque) plus petite portait l'actuelle péninsule ibérique.

Du fait de la dérive des continents (tectonique des plaques), la plaque sud se déplaçait très lentement vers la plaque nord au point de venir la heurter. De ce choc naissent les Pyrénées, il y a environ 60 millions d'années (début de l'ère tertiaire). Les roches constituant les plaques sont soulevées, portées en altitude et constituent, aujourd'hui, la masse rocheuse des paysages sur la zone axiale, la zone où l'on rencontre les plus hauts sommets au dessus de 2500 m. Les roches qui étaient au fond de la mer, des roches sédimentaires, calcaires et argiles, se retouvent de part et d'autre de la zone axiale, constituant le front nord pyrénéen (entre 500 et 2000 m), puis la zone des côteaux (zone des Petites Pyrénées), vers 600 m.

Mais ces roches furent aussi, et très vite, victimes de l'érosion, une érosion qui commença dès le début du soulèvement. Les matériaux arrachés  furent transportés vers l'aval où ils formèrent, au pied de la montagne, de vastes plateaux. sur lesquels coulaient les cours d'eau comme le Salat, qui descendaient des hauts sommets. Au pied de la montagne, les vallées étaient à des altitudes beaucoup plus élevées que de nos jours. Au nord de Saint-Girons, le Salat coulait vers 600 m. d'altitude, comme en témoignent ces galets que l'on trouve encore de nos jours sur les surfaces planes des Baudis et de La Serre et qui proviennent des roches du Haut-Salat.
Ces surfaces planes, anciennes surfaces d'érosion, que l'on peut reconnaître encore plus haut dans la montagne, sont les seuls vestiges du travail de l'érosion dans les temps les plus anciens.
En effet, les paysages que nous voyons ont été façonnés plus récemment, par le travail des glaciers, puis des eaux courantes. Ce travail a commencé il y a (seulement) un million d'années quand le climat s'est brutalement refroidi.
Et quand, sur de longues périodes de dizaines de milliers d'années, l'humidité accompagnait le froid, les abondantes chutes de neige s'accumulèrent pour former d'importants glaciers. Ce phénomène fut moins important dans les Pyrénées (montagnes déjà méridionales et d'altitude médiocre) qu'ailleurs, mais on l'y rencontre y compris en Couserans où les espaces supérieurs à 2000 m d'altitude (susceptibles de porter l'accumulation primitive des glaces) sont peu nombreux. La région ne connut réellement qu'un glacier qui, des montagnes d'Aulus et d'Ustou, descendait vers Guzet où il se séparait en deux langues, l'une façonnant la vallée du Garbet, l'autre celle de l'Alet.
Ailleurs, l'érosion due aux eaux courantes explique, pour l'essentiel, la formation des vallées et des versants.
 

Retour à l'écran prédédent
Retour à la page accueil
Retour au plan