Histoire du Couserans
au Moyen Age
 
La période qui s'étend du V° au XI° siècle fut, pour le Couserans comme pour la plupart des régions de l'occident chrétien, une époque troublée, des temps noirs. Des invasions de peuples venus du nord ravageaient le piémont pyrénéen, pénétraient parfois dans les vallées, détruisant la cité de Lugdunum Consorannum,tandis que, du sud, franchissant les cols les plus élevés, des populations du versant sud, voire des sarrazins, ou des voisins du sud qualifiés de Sarrazins, de Maures lançaient des incursions dans les hautes vallées. Dans ce climat d'insécurité généralisée, les actes de brigandage, de rapines entre communautés voisines s'ajoutaient aux désordes venus de l'extérieur.
Mais paradoxalement, les vallées pyrénéennes voient leur population augmenter car elles servent de refuge aux habitants du Piémont. La montagne (où l'insécurité n'est, dans le fond, pas plus grande que celle qu'on subit ailleurs à l'époque) devient alors un asile pour les populations trop exposées des basses vallées.

Les nouveaux arrivants s'installent dans la partie basse des vallées pyrénéennes, refoulant, vers les hautes vallées, les populations antérieurement établies. La montagne continue à se peupler ; l'espace cultivé s'étend lui aussi pour répondre aux besoins et la mise en terrasse des versants commence.

Pour assurer la protection des populations montagnardes et de leurs biens, essentiellement les troupeaux, des sites défensifs furent alors aménagés... ou réactivés. Dans le Haut-Salat, le plus célèbre de ces sites est le château de Mirabat dont la construction est associée au nom de Charlemagne. Il surveille d'éventuelles infiltrations venant par les cols.
Plus bas, à quelques kilomètres en amont de Saint-Girons, sur l'actuel village de Lacourt où subsistent les ruines de deux châteaux, des garnisons assurent la sécurité des hautes vallées contre les envahisseurs du nord.
Plus bas encore, à Saint-Lizier, Caumont ou ailleurs, d'autres sites fortifiés participent à la défense du Couserans. Enfin, entre tous ces sites, un réseau de sites à signaux permettait de diffuser l'information en cas de danger.
 (Voir informations sur le système défensif en Couserans)
Dans ce contexte d'insécurité, les liens, en particulier économiques, avec l'extérieur, si importants à l'époque romaine, disparurent et la région vécut en autarcie.
 
Après l'an Mil, l'atmosphère change. La chrétienté n'est plus assiégée ; au contraire, elle passe à l'offensive, c'est dire que les menaces extérieures disparaissent et que ne subsistent que les menaces de voisinage.
Il en résulte diverses conséquences :