Les nouveaux arrivants s'installent dans la partie basse des vallées pyrénéennes, refoulant, vers les hautes vallées, les populations antérieurement établies. La montagne continue à se peupler ; l'espace cultivé s'étend lui aussi pour répondre aux besoins et la mise en terrasse des versants commence.
Pour assurer la protection des populations
montagnardes et de leurs biens, essentiellement les troupeaux,
des sites défensifs furent alors aménagés... ou réactivés.
Dans le Haut-Salat, le plus célèbre de ces sites est le château
de Mirabat dont la construction est associée au nom de Charlemagne.
Il surveille d'éventuelles infiltrations venant par les cols.
Plus bas, à quelques kilomètres
en amont de Saint-Girons, sur l'actuel village de Lacourt où subsistent
les ruines de deux châteaux, des garnisons assurent la sécurité
des hautes vallées contre les envahisseurs du nord.
Plus bas encore, à Saint-Lizier,
Caumont ou ailleurs, d'autres sites fortifiés participent à
la défense du Couserans. Enfin, entre tous ces sites, un réseau
de sites à signaux permettait de diffuser l'information en cas de
danger.
(Voir informations sur le système
défensif en Couserans)
Dans ce contexte d'insécurité,
les liens, en particulier économiques, avec l'extérieur,
si importants à l'époque romaine, disparurent et la région
vécut en autarcie.
Après l'an Mil, l'atmosphère change. La
chrétienté n'est plus assiégée ; au contraire,
elle passe à l'offensive, c'est dire que les menaces extérieures
disparaissent et que ne subsistent que les menaces de voisinage.
Il en résulte diverses conséquences :
- Les relations à longue distance réapparaissent et les vallées du Couserans, en particulier le Salat, deviennent des lieux de passage. Dans l'Europe chrétienne de la Reconquête, à l'époque des Croisades, des lieux saints moins éloignés attirent les pélerins. dans l'Europe du Sud-ouest, c'est Saint-Jacques de Compostelle. Pour y parvenir, les pélerins du nord doivent franchir les Pyrénées et les voies d'accès par les valées et les cols se multiplient. Le Salat, avec le col de Salau, est une de ces voies d'accès. Au pied du col, au fond de la vallée, les chevaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem créent un établissement, un "hôpital" pour héberger les pélerins. C'est de l'extrême fin du XII° s. (1191) que date le premier document attestant la présence des chevaliers de l'ordre dans ce site qui a donné naissance au village de Salau.
- Avec la tranquillité (relative) revenue, des
contacts avec le monde extérieur, un (très relatif) mieux-être,
le Couserans participe au renouveau architectural qui se manifeste dans
la Chrétienté.
Depuis l'an Mil, on s'est mis à construire
en dur. Des châteaux, sur les vieux sites de surveillance et
de protection ; surtout des églises et des chapelles. C'est
l'époque où se construit la cathédrale de Saint-Lizier,
mais le phénomène concerne aussi toutes les vallées
et tous les villages. Les églises ou chapelles de Vic,
Ercé (Saint-Pierre), Aulignac
près de Castillon attestent de la diffusion de l'art roman au plus
profond des vallées, montrent avec leurs figures naïves ou
leurs décors somptueux (Saint Lizier) les liens culturels et artistiques
entre le Couserans et d'autres régions, en particulier la proche
Catalogne du versant sud des Pyrénées.
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Couserans à l'époque romaine