Peu connu aujourd'hui, éclipsé par ses voisins, Oust et Seix, le petit village de Vic fut vraisemblablement dans un passé ancien un site essentiel du Haut Salat.

Situé à peu près au milieu du bassin d'Oust, le village tirerait son nom d'un "vicus", une bourgade  d'époque romaine. Il en subsisterait un "opidum", une place forte. La datation romaine du lieu, appelé dans le cadastre "le castera", soit le château, ne fait pas l'unanimité,  puisque, aux yeux de Laurent Troisplis, archéologue,  "l'existence d'un site antique à Vic n'est pas encore démontrée (la création de vici s'est poursuivie après l'Antiquité dans tout le Haut Moyen-Age)" et le site n'aurait été aménagé qu'au Moyen Age. Il est certain qu'il présente toutes les caractéristiques de ce qu'on appelle "une motte féodale", c'est à dire un lieu situé sur une éminence et entouré d'un fossé creusé de main d'homme.

Mes compétences ne me permettent pas de prendre position dans ce débat et de me prononcer sur l'époque d'aménagement du site actuellement visible, mais considérant sa position, j'en fais un élément de ce réseau d'information et de défense mis en place par nos ancêtres dès qu'ils ont pris pied dans le haut-Salat.

De ce lieu on voit tout le bassin d'Oust avec en particulier le château de Mirabat ainsi que la crête qui descend du col de Catchaoudégué à Kerkabanac, tous lieux qui semblent avoir, au cours des temps les plus anciens, joué un rôle fondamental dans le système défensif du Couserans.
 

De ce lieu, comme du village de Vic en général, on voit très bien le Mont Valier qui y présente une caractéristique originale : au jour du solstice d'hiver, le 21 décembre, le soleil se couche derrière ce mont. J'ai exposé ailleurs le caractère sacré que devait représenter le mont Valier pour les populations anciennes. Un culte put y être rendu très tôt à ce dieu, ce qui n'a pu que contribuer à faire du site, à l'époque romaine, un point d'ancrage important pour les populations dans le Haut-Salat.

Plus tard, la région christianisée, le site devint un lieu de culte important pour la nouvelle religion, ce qui peut expliquer que  l'église de Vic d'Oust soit plus ancienne et plus richement décorée que ses voisines (en particulier Oust et Seix), situées dans des villages aujourd'hui nettement plus peuplés.
Les archéologues (Laurent Troiplis) reconnaissent qu'une nécropole chrétienne a existé sur l'emplacement de l'église actuelle, tandis que la tradition locale rapporte que, depuis très longtemps, les habitants de toutes les vallées environnantes étaient enterrés autour de l'église de Vic.