La pièce la plus connue de ce dispositif est le château de Mirabat, qui domine le bassin d'Oust et bénéficie de vues panoramiques vers la haute montagne (Bouirex, vallée d'Estours et Valier d'une part, Guzet d'autre part). Mais l'intérêt de cette pièce ne peut se comprendre que replacée à l'intérieur du dispositif global du système défensif du Haut-Salat.
On peut vouloir dater le château
de Mirabat, mais la date de construction du bâtiment dont les ruines
sont encore visibles ne présente qu'un intérêt relatif.
En effet, le bâtiment a été construit sur un site d'observation
utilisé de longue date dans des conditions plus précaires,
mais qui correspondent à ce qu'on remarque encore ailleurs.
Après l'an Mil (et jusque
vers 1200), quand la France s'est couverte de châteaux forts en pierres,
le château de Mirabat fut élevé en même temps
que le château de La Garde, situé
en son contrebas au sud et injustement méconnu de nos jours. Ce
dernier est le meilleur exemple de véritable château fort
dans les vallées du Salat au sud de Saint-Girons. Décrit
par L.-H.
Destel (qui en dressa le plan en 1941) dans son ouvrage sur le Couserans,
il n'a guère changé depuis. Avec son donjon (de 10 m. de
côté), ses tourelles d'angle et sa cour intérieure
relativement grande, il s'inscrit dans un rectangle de 10 mètres
sur 30.
Photo 1998 |
La Garde, avec sa cour intérieure qui pouvait abriter bêtes et gens, est la forme achevée du couret.
Les deux châteaux (La Garde et Mirabat) communiquaient entre eux par la vue et, qui sait ? la légende l'affirme ! par une galerie souterraine.
Le rôle de Mirabat (regarde en bas) était un rôle de surveillance des vallées situées en amont et de relais entre la montagne et la plaine (bassin d'Oust et, plus loin bassin de St-Girons).
Vers l'aval, dans le bassin d'Oust, le poste d'observation et de défense du Castéra, à Vic, faisait partie de ce dispositif
Le bassin d'Oust vu du pic de Mirabat.
Pour une présentation analysée de cette image, cliquer ici |
Vers l'amont, la vue y porte de manière remarquable sur la vallée d'Estours qui descend du Vallier, mais qui est surtout une des grandes voies d'accès vers le versant sud des Pyrénées (l'Espagne actuelle), une des grandes voies d'invasion à surveiller.
La vallée d'Estours vue du château de Mirabat |
La vue porte également sur
la vallée de l'Alet en aval d'Ustou et sur les montagnes entre Ustou
et Aulus (La Trappe et Guzet en particulier)
Les veilleurs du château
ne voyaient pas la haute vallée du Salat, mais ils voyaient très
bien le Pic de Peyre Mensongère,
à 3 Km à vol d'oiseau, d'où l'on pouvait surveiller
l'ensemble voies d'accès (sauf la vallée d'Estours).
Vers l'aval, les informations transmises depuis le château de Mirabat étaient nettement visibles sur tout le bassin d'Oust, d'où elles étaient relayées par des postes d'observation secondaires vers le bassin d'Alos et celui de Lacourt. Elles étaient également visibles de St-Lizier.
La dernière pièce du système défensif, au niveau local, étaient les courets, particulièrement nombreux dans la zone, aux Champs de l'Ars ou sous Peyre Mensongère.
La vallée d'Angouls, au dessus de Couflens vers le col de Pause, présente, de son côté, un système défensif complexe en relation avec l'importance de l'occupation du territoire par les populations., depuis des temps très anciens.
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: La limite méridionale du bassin du Haut-Salat (ligne de crête
principale).
- - - - : Les lilmites est et ouest du bassin du Haut-Salat ____ : lignes de crêtes séparant les vallées du Haut-Salat Les villages actuels
: 1 : Oust; 2 : Seix, 3 :Couflens ; 4 : Salau, 5 : Ustou, 6 : Aulus, 7
: Ercé
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